Suzanne Roth sur une Vespa à travers l’Europe
C’est un projet « qui date d’une dizaine d’années, car j’ai voyagé avec mon mari dans la plupart des pays d’Europe. Et à côté de tout ce qu’on peut visiter, je me suis intéressée à la cuisine, dans les librairies, les restaurants, les rencontres pour savoir comment on mange », raconte Suzanne Roth. En sélectionnant quatre à huit recettes pour chaque pays, la cuisinière a essayé de faire « un repas complet, avec une soupe, une entrée, un plat de résistance et un dessert pour que tout le monde soit content ».
Elle qui prépare régu-lièrement des rouleaux de chou de Roumanie ou la choucroute au paprika des Balkans, s’est rendu compte qu’en Europe, « on a pratiquement tous les mêmes produits de base, mais ils sont préparés différemment et avec d’autres épices ». Et de citer l’exemple des raviolis italiens, qui s’appellent « Maultaschen en Allemagne, ravioles en France, pierogi en Pologne. Ils sont farcis différemment, sont en demi-lune ou carrés, mais ce sont tous des raviolis ».
Suzanne profite de chaque pays pour faire un rappel historique et souhaiter bon appétit dans la langue. Son texte « Dans ce beau jardin de l’Europe, dressons la table […] » est un hymne à l’unisson, c’est « l’âme que je voulais donner à ce livre, la colombe de la paix, les étoiles d’Europe… L’alimentation, c’est un héritage de l’histoire de l’Europe ». L’illustrateur Ange Mercuri s’est aussi beaucoup amusé : « À mon âge, il m’a mise sur une Vespa et m’ouvre la route à coups de rouleau à pâtisserie ! »
Daniel Zenner, le menu de Noël de sa jeunesse
Le cuisinier de métier et « formateur dans le domaine des plantes sauvages depuis trente ans » écrit des livres de cuisine depuis 2003. C’est le quinzième, et l’idée est venue du photographe Marcel Ehrhard. « J’ai embrayé, nous avons trouvé Pierre Gassmann pour l’harmonie mets-vins, et nous avons tous les trois goûté et testé. Il faut y aller en douceur, accompagner le plat, qu’il y ait une connivence… »
Un pinot gris vendanges tardives de 30 ans, « d’une vivacité extraordinaire, nous a fait faire un très beau voyage avec le stolle ». Daniel Zenner est parti de sa base de « 800 livres de cuisine à la maison » à la fois pour l’histoire de la gastronomie et les recettes. Certaines datent de « 1840, alors il n’y a pas les quantités, les températures… Je fais un essai, je rectifie les paramètres et tant que ce n’est pas bon, je refais, et encore pour la photo, donc au minimum trois fois ! » En résumé, les recettes sont pour « tous les amateurs de bonne chère, ce sont des recettes faciles, 100% Alsace, sauf la choucroute de la mer ». Depuis son stand au marché de Noël de Colmar, il réfléchit à son menu de réveillon : « Ce ne sont plus les Noëls d’antan parce que je bosse, mais le ogey sera là, les escargots à l’alsacienne de mon père, le saumon brioché de ma mère, le berawecka… On avait une volaille souvent le lendemain, un chapon ou une dinde farcie, ce qu’il y avait à la ferme il y a 40 ans ».
