Le château est lié à deux célébrités, Édouard Teutsch qui l’a construit et René Lalique qui a repris les verreries avant de passer au cristal, mais il est logique d’y ajouter la tierce personnalité contemporaine qui a réhabilité tout Wingen, Silvio Denz : la cristallerie, la villa de René Lalique et le Château du Hochberg. Entre-deux, le lieu était la colonie de vacances des enfants de Bischheim.
Nous y étions avec des amis pour revoir le musée, la boutique et le restaurant qui les jouxte. Valérie Boulanger est toujours aussi accueillante et resplendissante, son compagnon Arnaud Barberis, malgré sa blessure récente — il a joué à l’équilibriste — tient bon la barre du piano et ses casseroles. La vie à Wingen leur réussit bien. Le menu « déjeuner au Château » donne le ton à petit prix, c’est une cuisine de bonté comme disait Émile Jung. Cette générosité est louable et elle attire une clientèle locale, même les mauvais jours, quand on ne peut profiter du grand parc.
Jugez par vous-même : la mise en bouche est agréable avec ce melon local en fines tranches dans une vinaigrette tonique à la framboise, rehaussé d’un lard italien. Le veau est préparé comme un tajine en cocotte Staub, c’est goûteux avec des petites olives, des pois chiches et de la semoule à nous redonner envie de Marrakech. Tout cela avec un frais et gouleyant « Croze » de chez Combier. La vie de château à Wingen nous sied bien aussi et se conclut avec des figues en tarte feuilletée surmontées d’une glace pistache. Un bonheur complet à 28 €, que demander de plus. Vu de Strasbourg, ça peut paraître loin, mais le Hochberg combiné au musée et à la boutique Lalique vaut le déplacement, assurément. C’est un must sur le plan culturel et gastronomique et je n’ose évoquer la Villa Lalique qui nous transporterait dans les étoiles.