lundi 16 septembre 2024
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Pierre Meyer – Le Royal Palace, côté jardin

Jamais loin de la scène du Royal Palace qui bruit du nouveau spectacle Déesses, Pierre Meyer est exceptionnellement en « tenue de jardin » plutôt qu’en costume-cravate. A 72 ans, lui qui a repris le dancing de ses parents à Kirrwiller en 1980 pour en faire l’un des plus grands cabarets de France, s’accorde des pauses tout en restant à l’affût des nouveautés. Qu’il s’agisse du futur hôtel dont les fondations ont été posées ou de courir le monde à la recherche d’artistes, Pierre Meyer entretient son jardin.

La saison dernière avec Grand amour, le Royal palace a battu des records de fréquentation. Le spectacle Déesses part-il sur les mêmes bases en 2024/2025 ?

Nous avions déjà atteint un record l’année d’avant avec 191 600 entrées pour Frénésie. Avec Grand amour, ce sont 204 000 entrées, c’est énorme !
Il y avait des séances en plus, mais le taux d’occupation est aussi monté, ou le Noël des enfants qui a attiré 35 000 spectateurs. Rien qu’en décembre 2023, nous avons fait 55 000 entrées ; un jour, il y a eu quatre spectacles ! Ce qui veut dire que quand on fait du bon, le bouche-à-oreille marche (sourire). Tous les ans, la barre est un peu plus haute, et quand ça marche bien, on peut mettre plus dans la production suivante, on a toujours évolué comme ça.

Vous-même cherchez les numéros, comment vous y prenez-vous pour trouver les perles rares ?

Pour les numéros d’attraction, pour qu’ils soient bons et disponibles pendant dix mois, je dois faire le contrat deux ans avant. Je me déplace dans des festivals et des cirques, en Italie, en Espagne, à Monte-Carlo, en Chine aussi, mais en ce moment pas dans les pays de l’Est. On cherche quelque chose de spécial, de nouveau, les meilleurs…

Quels spectacles vous font rêver, personnellement ?

Moi, c’est Las Vegas, et tout au début, je n’y étais pas encore allé. C’était pour moi une part importante de la production, quand on voit la grandeur là-bas, les effets spéciaux, tout cela est très important aujourd’hui. C’est pour ça aussi que j’étais le premier à investir dans des écrans LED à l’époque, maintenant tout le monde en a. C’est un gros morceau, tous les ans, on commande des images 3D neuves. Là, on a investi dans une centaine de projecteurs, c’est le prix d’une voiture parfois ! Il y a toujours à faire.

Mais quand on voit que le Lido ou Michou ont des difficultés à Paris, ça ne vous donne pas des idées pour vous exporter ?

Pas du tout, on m’a fait tellement de propositions, moi je n’en ai qu’un, c’est le Royal Place et je veux le faire bien ! Michou et ses spectacles de transformistes n’ont rien à voir, le personnage est décédé, et la nièce a du mal à perpétuer l’histoire. Et le Lido peut recommencer, on ne sait pas. Ils louent la salle pour l’instant à des comédies musicales, mais c’est aussi une histoire de frais, le loyer est de 500 000€ ! Nous, ici, maintenant, investissons 34 millions d’euros dans l’hôtel avec 1000m² de spa, et un restaurant panoramique de 200 places.

Avec Jérémy Amelin devant un décor du nouveau spectacle. / ©sb
Vous répondez à une forte demande de logement en construisant un hôtel ?

C’est la pièce du puzzle qui nous manquait. Des gens viennent de très loin et réservent chez nous, spectacle et restaurant. Puis ils nous rappellent en disant ne pas avoir de logement. Nous proposons une offre 4 étoiles, pour ne pas faire de tort aux gîtes ou petits hôtels. Et nous avons ajouté le spa, parce qu’en dehors du week-end il faut aussi travailler, et une salle de séminaire. Nos artistes sont aussi partants pour une démo de salsa par exemple… C’est important pour rester plusieurs jours, et aussi pour la clientèle d’ici.

Mais y’a-t-il une clientèle que vous ne touchez pas encore ?

Oui, les Parisiens, ils ne prennent pas trop la direction de l’Est. Nous allons organiser leur arrivée à Strasbourg, puis une navette jusqu’ici. Avant, il y avait beaucoup de retraités, aujourd’hui une clientèle jeune a découvert les spectacles parce qu’ils sont modernes. Je ne veux pas dire que le French cancan c’est fini, mais on est plus dans la comédie musicale qui plaît à tout le monde.

L’hôtel ouvrira en 2026. Pouvez-vous nous faire une visite virtuelle ?

Quand vous entrez dans l’hôtel, c’est ouvert jusqu’en haut, c’est du Royal palace ! (rires) Un bar, le restaurant qui s’appelle La plume au 4e étage, la terrasse panoramique, imaginez en été quand il fait beau… 94 chambres, à chaque fois un grand balcon ouvert, avec une déco comme dans les loges d’artistes, et deux suites au-dessus, avec bain bouillonnant et sauna. J’aurai les clés fin avril 2026, et quinze jours après les clients arriveront. Les réservations ouvrent un an avant pour le spectacle, dix personnes sont à la centrale de réservation et prendront l’hôtel en même temps.

Vous créez de l’emploi également avec cet hôtel…

Oui, 40 emplois en tout. Avec les spectacles, nous employons actuellement 120 personnes. On recrute dans le coin, mais bon, des danseuses je n’en ai pas encore trouvé ! (rires)

Vous avez délégué l’hôtel à votre fils Mathieu, reprendra-t-il le Royal palace un jour ?

Mathieu est directeur général du Royal palace, il s’occupe complètement du lounge club, c’est lui qui fait l’organisation, les plans de salle, l’accueil, la caisse du Versailles et du club… Ma femme Cathy est au Majestic. Mathieu reprend l’affaire, on est content, mais ça coûte, les droits de succession !
Sans descendance, ça fait longtemps que je l’aurais vendu. On ne va pas lâcher le morceau tout de suite, c’est notre passion, mais on laisse faire, comme le projet de l’hôtel où Mathieu est complètement engagé.

La façade de l’hôtel qui ouvrira en 2026. / ©dr
Dans votre dernière interview à Maxi Flash en 2019, vous disiez être sur le front 24h/24. C’est toujours le cas ?

Non, cette année on est même parti en vacances huit jours ! Et j’ai mes animaux pour voir autre chose, les ânes, un cheval, des moutons, vingt poules, et trois chiens. Mais c’est toute l’année les vacances au Royal Palace, quand on aime ce qu’on fait !


 

Les Déesses font la pluie et le beau temps

Le 31 août, ce sera la première de Déesses : 43 artistes sur scène (soit sept de plus qu’en 2023), mais la recette reste la même selon Pierre Meyer.

Un tiers de comédie musicale, un tiers de numéros d’attraction ou de cirque, et un tiers de ballet, mis en scène par Jerémy Amelin qui a de très bonnes idées. Après avoir été chanteur dans nos spectacles, il est le metteur en scène depuis deux ans.

Nathan Clark, un Australien, est le chorégraphe et travaille pour des spectacles comme Holiday on ice.

Déesses, c’est l’histoire de quatre femmes, et de quatre saisons. Jérémy Amelin s’interroge : d’abord le titre ou le scénario ?

Comme on est un cabaret, j’avais très envie de montrer la femme dans ce qui va être le plus séduisant et chic, mais en lui laissant tout le pouvoir. La déesse c’est parfait pour la beauté et la force.

Aux côtés des quatre déesses chanteuses, Meggy, Charlène, Leila et Margaux, se produiront Antony Cesar sur une sangle aérienne ; Sarita, l’illusionniste ; la troupe Kevin Richter, une famille d’acrobates hongrois ; Jerome Murat, l’illustre statue à deux têtes ; Zhang Fan l’équilibriste ; le comique canin Michail Ermakov ; et enfin les Bello sisters, des femmes puissantes et élégantes.

Pour le metteur en scène, il s’agit d’assembler les numéros, le ballet et ses propres idées, « c’est un puzzle de 5000 pièces, et un travail de huit à dix mois jusqu’aux répétitions, glisse-t-il. Je crois que Mme Meyer a aussi semé une petite graine, car depuis des années, elle avait envie de faire un spectacle sur les saisons ». Devant les décors, Pierre Meyer sourit déjà : « Ce sera une surprise pour tous, quand vous voyez les premiers pas et le résultat, c’est magique ! »

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