A 15 ans Jérôme est habité par une colère indomptable vis-à-vis du monde, par ce sentiment de ne pas être à sa place. Sa violence le fait atterrir dans un centre de soins destiné à panser les blessures de jeunes, terrassés par une souffrance sourde et destructrice. C’est là qu’il va découvrir d’autres adolescents, « tous comme des dragons, d’un autre règne », que chacun porte une histoire qui empêche de respirer et de se conformer à ce que le monde attend. Comment avancer sur les lignes tracées de la société quand on se trouve amputé, mis à la marge de la société ?
Parfois sur le chemin surgit une étoile, venant donner à la nuit un éclat dans l’obscurité. Il existe alors cette possibilité de se révéler dans ce partage, incandescent et vertigineux. Il y a des rencontres qui fondent une vie et l’amour apparaît ici comme la possibilité de retrouver une humanité perdue. De cette promesse d’emmener son étoile loin de tous ces monstres qui rôdent une fois la nuit tombée, Jérôme a choisi les mots. Ceux que Colette lui a légués, dans lesquels il s’est noyé, qui l’ont fait grandir, qui lui ont permis de découvrir des voix capables d’être des amis pour la vie et d’apprendre surtout et contre tout que « la force est d’aimer le faible. »
Un cri d’amour et d’espoir pour les jeunes en détresse
Ce livre nous rappelle cette période si fragile de l’adolescence, mouvante et tumultueuse. Bon nombre de jeunes se débattent, pris dans les filets d’une société qui ne pardonne pas la différence et reste souvent sourde à tout ce qui se trame à l’intérieur, de chaotique et d’incertain.L’amour, les mots et l’amour des mots sont certainement la possibilité de rencontrer l’autre dans ce qu’il est réellement, c’est ce que nous montre avec brio ce livre.