Après avoir obtenu sa licence d’histoire option culture et patrimoine, Géraldine Frantz a voulu, comme la majorité de ses camarades, faire son stage en musée : « Mais il n’y avait plus de place, alors sur les conseils de mon enseignante, j’ai découvert les archives et je suis tombée amoureuse de cette profession. Je suis devenue archiviste à Erstein ».
Son quotidien ? Prendre soin des tonnes de trésors qui l’entourent :
« Chaque tiroir que l’on ouvre est une histoire à raconter », explique-t-elle en sortant ses gants pour sortir délicatement des rayons une pièce d’exception, le plus vieux document conservé ici, la charte de la ville qui date de 1303 : « Cette pièce réaffirme les privilèges qui élèvent Erstein au rang de ville et réengage les différentes parties. Ça permettait d’entretenir les fortifications, d’avoir une milice armée, de percevoir des impôts, d’avoir une administration municipale et des armoiries », poursuit notre guide. Dérobée lors de la destruction de l’ancien hôtel de ville en 1924, la charte est réapparue brièvement en 1990, puis les archives ont perdu sa trace.
On dit qu’une habitante l’a eu en sa possession et qu’elle avait promis de la restituer à sa mort, mais en 2004 elle restait introuvable. 8 ans plus tard, sa petite fille est tombée dessus en restaurant un vieux miroir. Elle était cachée derrière ! Autre récit, celui de la visite de Charles de Gaulle, le 2 novembre 1959 : « Nous avons un album photo, mais aussi son discours sur bande magnétique prononcé devant la mairie, sa signature dans le livre d’or, et même le programme de sa tournée en Alsace ». Il faudra des pages entières et des jours entiers pour évoquer les trésors et les richesses stockés sur les étagères des archives d’Erstein.
