dimanche 24 novembre 2024
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Mon Mari de Maud Ventura

Avec un humour décapant, Maud Ventura signe un premier roman qui évoque l’obsession d’une femme démesurément amoureuse de son mari. Jubilatoire ! Éditions L’Iconoclaste.

Mon Mari nous plonge dans une histoire d’amour, celle d’un couple marié depuis quinze ans, deux enfants, une belle maison, la photo parfaite posée sur la commode de l’entrée comme un trophée. Mais l’histoire ne s’arrête pas là et l’autrice nous embarque derrière le miroir, dans la tête de la mère de famille. Avec panache elle nous mène dans les tribulations de l’obsession de cette femme démesurément amoureuse de son mari,
« amoureuse de l’amour ».

Le récit est décliné en sept chapitres comme autant de jours de la semaine, au cours desquels on suit la narratrice disséquer sa relation de manière chirurgicale. Elle passe son temps à observer obsessionnellement son mari, à imaginer ses rêves, à deviner ce qu’il ne dit pas, à commenter ses vêtements, ses paroles. Elle décortique, ressasse, fouille ses poches, analyse ses tickets de caisse. Sa seule et unique obsession étant d’être toujours aimée comme au premier jour. Ici l’amour se vit comme une flèche mortelle, celle avec laquelle se débat l’épouse chaque jour, dans la souffrance, la douleur, l’obsession, la colère, la joie, la peur surtout qu’un jour son mari ne l’aime plus. Alors on suit la narratrice en équilibre sur le fil de son histoire, dans cette mécanique obsessionnelle, dans cette volonté de contrôle absolu, dans cette illusion de réenchanter l’espace comme au premier jour, coûte que coûte. Cette femme plutôt sympathique nous apparaît alors bien plus inquiétante qu’elle n’y paraissait de prime abord.

Un thriller conjugal tout en tension qui se dévore, décrivant avec minutie cette femme obsédée par l’amour parfait ou tout au moins l’image qu’elle s’en est fait. Dans cette peur d’être toujours insuffisante, elle en rajoute encore et encore tenant le lecteur en haleine dans cette mécanique huilée jusqu’à cet épilogue absolument merveilleux et machiavélique.

Isabelle Arnould 

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