Depuis tout petit, le dessin occupe une place importante dans sa vie : « J’ai commencé à l’école maternelle et je n’ai plus jamais arrêté », se souvient-il. Arrivé à l’Université, Rolf s’est lancé dans les arts plastiques : « Camille Hirtz était mon professeur. C’est lui qui m’a initié aux couleurs. C’était devenu un ami ». À près de quarante ans, l’artiste a fait le choix de retourner à l’université : « Je me suis lancé dans des études d’histoire de l’art et d’ethnologie ».
Ainsi, celui qui produisait principalement des copies a commencé à s’intéresser à l’art africain, aux expressions pariétales, mais aussi aux icônes byzantines, sur lesquelles il a même écrit son mémoire. C’est aussi à cette période qu’une amie a ouvert un magasin d’icônes : « Elle m’en a confié plusieurs pour que je les restaure. C’était une vraie opportunité pour moi ». Le peintre d’Heiligenstein, tellement intéressé par les icônes, a même décidé d’aller suivre un stage à l’Institut d’Études russes de Meudon, afin de creuser le sujet.
La naissance d’un style
C’est après ce stage que son style actuel a commencé à pointer le bout de son nez : « J’ai commencé à représenter des icônes, presque intactes, tout en ajoutant des pictogrammes. Avec le temps, je les ai transformées. Aujourd’hui, ce sont des représentations vues au travers d’un regard d’enfant. Mes icônes sont de face, sur fond noir, et peintes à l’horizontale. Je travaille à la flaque, en posant des gouttes de peinture qui se touchent et se mélangent ». Dans ses représentations, il y a une part de hasard : « Dans l’art, on ne peut pas tout contrôler ». Mises bout à bout, les icônes de Rolf forment un retable. Le cadre du vitrail y ajoute un certain caractère sacré. L’artiste effectue un véritable brassage des cultures, aussi bien d’Afrique, d’Amérique du Sud et même d’Océanie. Aujourd’hui, Rolf continue de peindre et d’exposer : « Je travaillerai jusqu’à mon dernier souffle ». Ses peintures seront exposées à la Folie Marco de Barr pendant trois mois,
de juin à août.
Léo Doré