L’histoire de Juliette ne relève pas du conte de fées. Elle se réveille difficilement, mais où est-elle ? Ses souvenirs reviennent progressivement, la voilà au purgatoire pour son jugement dernier. Mais comment est-elle arrivée là ? C’est confus, mais elle se rappelle d’images douloureuses, l’accident de son mari, son deuil impossible et l’instant où, déterminée, elle a préféré tout arrêter pour atterrir ici-bas, ou haut, question de choix et justement, face à cette situation, Dieu hésite : l’envoyer au paradis ou en enfer ? Il décide finalement de la renvoyer immortelle sur Terre. Débute alors un long travail de reconstruction de soi pour Juliette, qui, dans la résilience face à son deuil, entraîne avec elle le public, jusqu’à son retour à la vie.
La voix de Morgan Freeman
Le réalisateur Edwin Condette a volontairement choisi une esthétique cinématographique et une mise en scène épurée pour cette pièce. Influencé par Joël Pommerat pour le travail de lumière et d’interprétation, et par Éric Métayer et Andréa Bescond (Les Chatouilles) dans l’approche d’un sujet complexe et indispensable, Edwin Condette démarre sa carrière de metteur en scène avec cette création née lors d’une résidence aux Tanzmatten en 2021. Il collabore avec l’auteure et comédienne Marion Taupin, seule au plateau, et Benoît Allemane, la voix française de Morgan Freeman, dans l’interprétation de Dieu.
Loin d’être léger, le sujet s’autorise cependant humour et tendresse pour s’achever sur une création théâtrale qui relève plutôt d’une ode à la vie.
Lucie d’Agosto Dalibot