La lumière est peut-être venue de Laurent Blanc, mais elle ne touche qu’une toute petite partie des sportifs. Quel que soit le niveau, ou la division, il n’y a qu’un seul champion, qu’un seul vainqueur, qu’une seule médaille d’or.
Si ces athlètes méritent évidemment qu’on parle d’eux, de leurs efforts, de leurs sacrifices, que dire de ceux qui sont juste derrière ? Le #1 a au moins la satisfaction de la récompense. Je mange des graines, je mesure mon alimentation au gramme près, je bois de l’eau, je règle mon sommeil, je m’astreins à des entraînements très durs, MAIS j’ai gagné. Du coup, je mérite mon verre de vin et mon entrecôte.
Il est plus courant de perdre
Il se dit quoi le deuxième ? Et le troisième? Je mange des graines, je mesure mon alimentation au gramme près, je bois de l’eau, je règle mon sommeil, je m’astreins à des entraînements très durs, et JE GAGNE PAS! Du coup, pas de vin, et on y retourne. Cette quête du Graal, de la victoire, de l’ivresse des sommets comme on dit, peut être sans fin – et sans réussite. Elle l’est même pour une très grande majorité de sportifs.
C’est pour cela qu’il ne faut pas banaliser la victoire. Comme dirait Sydney Govou, « Gagner, ce n’est pas normal » (Ed. Les passionnés de Bouquins). Au sens de la normalité. Il est normal de perdre, c’est ce qu’il y a de plus courant. Gagner, c’est dur. Cela demande beaucoup de choses à mettre en œuvre, individuellement ou collectivement.
Sur la ligne de départ de toute compétition, tout le monde veut gagner. Tout le monde ne le peut pas, mais l’ambition de départ est la même. Sinon à quoi bon se présenter ? Non, non, les gars, c’est bon, moi je m’en fous, je viens pour perdre. Personnellement, je n’en ai jamais croisé…
On a envie, on essaye, on y croit, mais le plus souvent, ça ne marche pas. Alors, c’est pour ça qu’il faut apprécier chaque victoire, aussi minime soit-elle. Un titre en District 3, une accession en play-offs, un tournoi de ping-pong sur la plage ! Chaque victoire est belle, et doit être appréciée. Fêtée. Il n’y a rien de pire qu’être blasé du succès. Car si vous n’en voulez plus, si cela ne vous fait plus rien, alors laissez la place à ceux qui courent après à chaque instant de leur vie.