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vendredi 29 mars 2024
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Catch – Carl Krieger : « C’est du spectacle pour celui qui regarde, mais un vrai sport pour ses pratiquants »

Carl Krieger est un catcheur semi-pro depuis 2011. S’il réside à Mommenheim, il est originaire du Berner Oberland (canton de Berne), en Suisse. Son sport, qu’il pratique au sein de la Fan Wrestling Contact 57, basé à Dabo, lui permet de monter sur des rings dans toute la France. Au quotidien, l’Alsaco-Suisse, comme il aime se définir, parvient à combiner vie de famille, son métier de paysagiste et sa passion dévorante pour le catch, pour laquelle il s’entraîne très dur toute la semaine.

Maxi Flash : Comment a commencé votre histoire avec ce sport ?
Carl Krieger : Quand j’avais dix ans, je suis tombé sur du catch à la télé. Cette première rencontre n’a rien déclenché en moi. Il a fallu que je retombe dessus à mes quatorze ans pour que ça fasse tilt. J’ai assisté à un show dans le secteur et j’ai découvert une école qui était proche de chez moi, la French Extreme Fighters, qui était basée à Strasbourg et qui n’existe plus depuis. Je me suis lancé et ma découverte a été plutôt fructueuse. Mon premier show remonte à l’été 2011. Quand l’école a fermé, j’ai enchaîné avec un break de deux ans puis j’ai commencé à m’entraîner à la Fan Wrestling Contact 57, basée à Dabo en Moselle. Dans ce sport, nous sommes obligés de saisir les opportunités localement. Il n’y a rien de plus proche de Mommenheim. Je sais qu’il y en a à Saarbrücken, en Bourgogne et aussi en région parisienne, mais rien en Alsace.

Qui est votre personnage ?
Mon personnage, Carl Krieger, a été modifié avec le temps. Dans le catch, les personnages ont un gimmick. Chacun a ses traits de caractère et sa propre personnalité. Il faut savoir trouver une certaine originalité pour se démarquer des autres. Mon personnage a un rapport direct avec la montagne. Je suis le berger des alpages suisses, un paysan rustre. Quand je viens sur le ring, j’ai souvent une cloche qui me suit. Elle est issue d’une clarine de l’élevage familial. Avec Carl Krieger, je ramène un air de campagne.

Le catch vous prend beaucoup de temps, n’est-ce pas ?
Oui. Au début, j’ai commencé localement. Mais avec le temps, les déplacements étaient de plus en plus lointains. Des écoles ouvrent et la concurrence se fait un peu plus rude. Cela implique d’être investi dans le projet à 200%. Si l’entraînement est le samedi, j’entraîne mes muscles et mon cardio tous les autres jours. Je mets deux heures pour l’aller-retour à Dabo. Je reste deux à trois heures sur place. Aujourd’hui, je suis semi-professionnel, comme un intermittent du spectacle. Mes revenus dans ce sport sont basés sur mes participations à des shows.

Comment expliquez-vous que les shows soient très rares ?
Dans le catch, il peut y avoir des shows géniaux, mais aussi des très mauvais. Si les gens se rendent à un show décevant, ils ne se rendront plus à un événement de catch. Ce sont des spectateurs que nous perdons et qu’il est très difficile de récupérer, à cause de promoteurs malhonnêtes. Malheureusement, dans certaines régions du pays, le catch ne prend pas. En Alsace, il y a peu d’événements, c’est vrai. Mais c’est du véritable spectacle. L’entrée à un show est moins chère qu’une place de cinéma. J’invite les Alsaciens à se laisser tenter. Un show de catch, ça se vit. Il faut profiter de l’instant présent pour savourer un show. Ça vaut le détour. En tout cas, je n’ai jamais vu quelqu’un partir en étant déçu d’un de nos shows. En sortant, ils demandent plus souvent quand sera la prochaine date.

Le catch est défini comme de la lutte libre, une forme de divertissement combinant performances sportives et théâtrales. Que dites-vous de cette définition ?
Le catch, c’est du spectacle pour celui qui regarde, mais un vrai sport pour ses pratiquants. Selon les structures, certaines vont plus accès sur du sportif, d’autres plus sur le côté théâtral. En France, c’est plus un produit sportif que divertissant. C’est devenu un produit télé. Un show de catch est un ensemble. Pour nous, sportifs, c’est très complet. Nous devons avoir un bon cardio, avoir la capacité de soulever, être souples, avoir de bons réflexes et apprendre à chuter. Avec le temps, nous apprenons à vivre avec la douleur.

Vous remonterez prochai-nement sur le ring…
Oui, il y aura la deuxième édition de notre gala à Schweighouse-sur-Moder le samedi 15 avril. Lors de la première édition, nous avions rassemblé 400 personnes. En avril, je serai aussi en région parisienne et dans le Nord. Nous serons le 28 mai en banlieue de Sarreguemines, à Rémelfing, pour la dixième édition de la Nuit du catch.

Pour la petite histoire

Trois semaines avant notre entretien, Carl Krieger s’est cassé le tendon de son pouce gauche… La faute à qui ? Un étendoir à linge. Et en dix ans de catch, il n’a jamais eu de blessure majeure.

Léo Doré

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