Enfant, « Jeff » empruntait déjà discrètement l’appareil photo de son père et faisait l’école buissonnière pour aller tirer le portrait de tous ceux qu’il pouvait croiser. Collégien, il parvient à faire céder ses parents pour s’engager dans un apprentissage puis file à Paris pour se professionnaliser. « À cette époque, la photographie publicitaire était en plein essor et de nombreux studios étaient à la recherche d’assistants, alors j’ai appris un petit peu partout. Quand je me suis senti prêt, je me suis lancé à mon compte. J’ai commencé à Schiltigheim, pour être proche des laboratoires de développement, puis avec l’évolution du numérique j’ai pu revenir au vert », explique l’artiste.
Redessiner le souvenir abîmé
Dans son studio de Goxwiller, il continue à photographier des produits pour différentes marques, notamment de la maroquinerie. Il fait aussi de la photo de mode, grossesse et famille. Quant à son adresse de Barr, en parallèle des tirages, il y propose du sauvetage des clichés oubliés dans des fonds de placards. « Des albums qui ont pris l’eau, des images ternies, déchirées, les clients nous confient leurs précieux souvenirs pour leur donner une seconde vie. D’abord, on numérise le vestige, ensuite on évalue le temps de restauration et on peut s’y mettre ! Sur certaines il suffit de retravailler les couleurs, mais d’autres sont très complexes, quand l’image n’a pas été bien conservée, alors on reprend sur Photoshop, point par point, pour recréer des tissus, du paysage… ». Une opération de longue haleine qui permet de sauver les souvenirs du papier !
Pour la petite histoire
Pourquoi est-ce que sur la plupart des photos de famille d’époque personne ne souriait ? C’est une histoire de déclenchement, aux débuts de la photographie, les appareils n’étaient pas aussi rapides que ceux d’aujourd’hui, un sourire pouvait ruiner l’image et la rendre floue, alors mieux valait ne pas bouger et conserver son air solennel.