Pas facile d’être sportif. Vraiment. Il y a des joueurs techniquement limités, d’autres qui flanchent physiquement au bout de vingt minutes, encore d’autres qui ont du mal à comprendre les aspects tactiques de leur sport… Et quand par miracle, vous arrivez à tout combiner, il reste encore un élément incontrôlable : la tête. Combien de mecs j’ai croisés, d’un niveau fou, mais plutôt tendance Picon et clope au bec ? Pas envie de se faire mal. Pas envie de courir. Bien avec les potes… En fait, leur faiblesse est dans la tête.
C’est comme pour arrêter de fumer, pour arrêter l’alcool, pour arrêter n’importe quelle addiction : la volonté d’y arriver est le premier moteur. Voyons ce que nous dit le dictionnaire Larousse concernant la volonté : « n.fém. Disposition de caractère qui porte à prendre des décisions avec fermeté et à les conduire à leur terme sans faiblesse, en surmontant tous les obstacles. » Tous les sportifs, quels que soient leurs niveaux, ont connu des moments de doutes, des hésitations, la fameuse perte de confiance, qui entraîne le cercle dans sa rotation vicieuse. La technique fuit, les prises de décision traînent, la lucidité s’envole, on en deviendrait presque un joueur banal. À quoi se raccrocher à cet instant ? Comment faire ? Il y a sans doute des leviers objectifs vu le nombre de « coachs mentaux » qui ne cesse d’augmenter. Mais au fond, ils vont tous chercher la même chose : ce qu’il y a au plus profond de nous-mêmes. Retrouver une place de numéro 1 mondial ou une place de titulaire pour jouer une coupe d’Europe, c’est une motivation assez simple au final à retrouver, même s’il ne faut pas flancher face à l’ampleur de la tâche. Un jeune pourra toujours s’accrocher à un rêve de grandeur. Mais pour un amateur ? Un mec moyen, qui est là pour s’amuser… À quel moment il retrouve l’envie ? Le sourire ? Comment on fait pour le sortir de sa torpeur, de ses doutes ? Quel objectif se fixer ? Il faut alors se souvenir que le sport nous rend meilleurs. Santé, sommeil, humeur. Le tennis du lundi, le basket du mercredi ou le foot du jeudi soir ont cette fonction trop méconnue, trop enfouie, trop balayée d’un revers de main qui est de faire du bien à la tête. Alors la tête activera ce qu’il y a de plus profond : la volonté de vivre. Et ça, ça renverse des montagnes.
Sébastien Ruffet