Consulter un généraliste, accéder à un service d’urgence ou aller en pharmacie est problématique pour 219 000 Alsaciens, soit 11,5% de la population.
Que l’on habite à Wissembourg/Seltz, Sarre-Union/Drulingen ou Schiltigheim/Bischheim/Strasbourg, des zones classées ZIP (intervention prioritaire) ou sur un axe Saverne, Hochfelden, Bouxwiller, Soultz-sous-Forêts et dans les environs de Marckolsheim, classées zones d’action complémentaire (ZAC), l’accès aux soins de premier recours s’est nettement dégradé entre 2018 et 2022. Les départs à la retraite seuls n’expliquent pas la tendance.
Le futur plan santé de la CeA
Si la santé est une compétence de l’État, les collectivités territoriales sont pleinement engagées dans les actions de santé publique par leur connaissance des zones et des missions. La crise du Covid-19 et surtout la loi 3DS de février 2022 qui permet aux départements de créer des centres de santé et d’aider les futurs médecins à s’installer, ont rebattu les cartes. La CeA intervient déjà de la petite enfance aux séniors, mais aussi dans le dépistage de certaines maladies comme les cancers, la sécurité sanitaire ou la santé bien-être. Son futur plan santé porté par Karine Pagliarulo, vice-présidente en charge des Affaires de santé, consiste à développer une offre territoriale adaptée aux besoins des Alsaciens.
Concrètement, la CeA, en partenariat avec l’ARS, la Faculté de médecine de Strasbourg, les communes et intercommunalités, va faciliter l’accès aux logements et aux transports, que ce soit pour les stages des internes ou l’installation des futurs médecins. Par exemple, des maisons de santé pluriprofessionnelles ont vu le jour ces dernières années à Woerth, Schirmeck, Lingolsheim ou au Port du Rhin, grâce au soutien financier du département et de l’ARS. L’emploi du conjoint, la garde des enfants, les loisirs feront partie des facilités offertes aux nouveaux arrivants afin que les 130 communes alsaciennes en tension ne deviennent pas des déserts médicaux.