vendredi 22 novembre 2024
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Une rue à… Rosheim

Après Obernai, direction Rosheim pour continuer cette belle série dédiée aux rues emblématiques d’Alsace. Zoom sur la rue du Général de Gaulle de Rosheim, l’axe majeur et constituant, le long duquel a été fondée la cité romane.

Il est 8h, le soleil est encore en train de se lever et je me gare à proximité de la Porte basse, aussi appelée Porte de la Vierge. Je repère directement plusieurs roses gravées sur le fronton des portes. C’est le blason de la cité depuis 1286. Une fois de l’autre côté, me voilà dans la rue du Général de Gaulle, qui a la particularité de traverser presque toute la commune. Cet axe fait de Rosheim une véritable cité-rue, même si ça n’a pas toujours été le cas. Jusqu’au second conflit mondial, un ruisseau canalisé souvent appelé d’Bach ou vu comme une déviation du Rosenmeer longeait à ciel ouvert presque l’intégralité de
la rue. Aujourd’hui, il existe encore, mais il est souterrain. Avec le temps, cet axe est devenu un véritable point névralgique. Tous les commerces y ont élu domicile. Boucheries, boul-angeries, restaurants, bars, ateliers divers et variés, coiffeurs, opticiens, banques, fleuristes ou encore tabacs : à Rosheim, il y a tout ce qu’il faut.

Un patrimoine roman

En quelques mètres, j’arrive rapidement à la Porte de l’École, aux fenêtres ornées. Juste en face, il y a l’église Saints-Pierre-et-Paul, un lieu chargé d’histoire, mais aussi « le plus bel exemple » de l’architecture romane, selon la commune. Avant de prendre le temps d’admirer l’édifice et d’en découvrir les moindres détails, je fais un crochet par la boulangerie Rohmer, une des plus anciennes de France, pour déguster un authentique Ropfkueche, une spécialité bien d’ici. Une fois repu, je vais à l’église. Le bâtiment en grès rose et jaune aurait été construit autour de 1150. Le reste aurait suivi au fil des siècles, notamment le clocher octogonal et central qui daterait du XIVe siècle, selon Eugène Lefèvre-Pontalis dans son chapitre dédié à Rosheim, lors du Congrès archéologique de France. Ce qui est curieux sur cet édifice, ce sont les diverses gargouilles qui surplombent les visiteurs, des véritables sculptures romanes. En ouvrant l’œil, il est facile de distinguer un mendiant assis en tailleur, un monstre surmontant un homme ou encore un acrotère du XIIe siècle représentant un homme et un dragon. Je me permets d’entrer dans l’église. Je remarque qu’une exposition est en cours, ce qui serait d’ailleurs assez courant ici.

De Rodashaim à Rosheim

En continuant de remonter la rue du Général de Gaulle, je m’arrête sur la place de la République, à proximité d’un puits à six seaux plus communément appelé la Fontaine du marché, situé entre l’Office de tourisme et l’Hôtel de Ville, construit au XVIIIe siècle. Pour la troisième fois depuis le début de ma découverte, cette dernière est à nouveau surplombée par une porte, accolée à la mairie. Celle-ci s’appelle la Tour de l’horloge, dite Zittgloeckel. À son pied, un passage couvert pour les piétons a été aménagé. Les gens de passage peuvent alors découvrir, derrière une vitrine, l’histoire de la ville de Rosheim, qui s’appelait autrefois Rodashaim.

Je termine ma visite avec un détour par l’église Saint-Étienne, à l’architecture très particulière, et par la Maison Romane, la plus vieille bâtisse d’Alsace, voire même de France ! Elle aurait été construite en 1154 et aurait « de nombreuses histoires à raconter », comme le disait Quentin Joerger, agent d’animation du patrimoine à Rosheim. Elle peut toujours être visitée, mais sur réservation.

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