vendredi 22 novembre 2024
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Alsace – La méthanisation à pleins gaz

Sur la route de Hochstett à Huttendorf, deux cuves, un monticule marron et des lagunes sont facilement repérables : il s’agit de l’unité de méthanisation ABH, qui valorise les déchets agricoles en biogaz, comme 35 autres sur le territoire.

Du fumier, du lisier, de la paille de maïs, de la pulpe de betterave et d’autres résidus de cultures deviennent énergie renouvelable sur le site d’ABH (Agriculteurs biométhane Haguenau), tout près de la déchetterie de Berstheim. Là, depuis trois ans, sept éleveurs, sept producteurs de cultures et une entreprise de paysage se sont associés. Leur production durable a été certifiée par la norme européenne RED2 : produire leur biogaz émet 94% moins de gaz à effet de serre que pour un gaz fossile.

L’équipe de maintenance veille H24. / ©sb

Tout comme les agriculteurs, Marc Raugel, un des trois salariés d’ABH avec David Huss et Valentin Kelner, présents 7J/7 et 24h/24, voit de gros avantages à la méthanisation. « Ici, on ne plante pas pour méthaniser, commence-t-il, on utilise les effluents d’élevage et les résidus de cultures. » Payés à la tonne—36 000T sont valorisées chaque année—, les exploitants agricoles repartent ensuite avec le « digestat issu de la méthanisation, un fertilisant naturel », qu’ils épandent dans les champs. Par ailleurs, continue le responsable, « les sols ne sont pas laissés à nu en hiver après la récolte de maïs ou de blé, mais réensemencés ce qui évite l’érosion, permet une récolte de fourrage pour les éleveurs qui ne sont plus dans le stress du stock, et alimente par la suite les intrants ».

Après le dôme viennent les épurateurs. / ©sb

Le digesteur avale 99 T par jour

Toutes les semaines, les fosses à purin peuvent ainsi être vidées et alimenter le digesteur pour moitié, tandis que les résidus de cultures peuvent être stockés 18 mois sur 12500 m². Car même si l’immense citerne avale 99 T quotidiennes, ses sept agitateurs ont besoin de 60 jours pour digérer la matière organique. Et encore, un deuxième dôme travaille à son tour 60 jours pour séparer gaz, solides et liquides !

Puis ce biogaz doit être purifié en passant dans des centaines de tuyaux : l’oxygène et le dioxyde de carbone sont « rejetés aux petits oiseaux », le soufre est solidifié et récupéré, et enfin le biométhane est injecté dans le réseau. Il répond à la consommation annuelle de 5000 foyers.

 

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