Si les chaînes météo sur nos smartphones disent souvent n’importe quoi, Christophe Mertz lui, garantit que la sienne ne mentira pas : « Quand j’ai fini mes études, on était en plein boom des sites et apps météo, mais c’est du low cost, ce sont des données balancées de façon automatisée, il n’y a pas de professionnel derrière, alors j’ai décidé de lancer une météo expertisée avec une intervention humaine et la rédaction de bulletins réguliers », explique le météorologue.
Il a installé douze stations météo en Alsace qui lui permettent de suivre l’évolution du climat, ainsi qu’une série de radars dont il analyse les indications pour ses prévisions : « L’un de mes clients agriculteurs m’a appelé l’autre jour pour me demander jusqu’à quelle heure il ne pleuvrait pas afin de savoir s’il avait le temps de terminer sa récolte avant les gouttes. J’ai pu lui confirmer un horaire et il a clôturé juste à temps ! ».
Quel avenir pour la météo alsacienne ?
Christophe est passionné par son métier, à un tel point qu’en cas d’orage, une fois les données envoyées à ses différents abonnés, il n’est pas impossible de le croiser au cœur de la tempête, avec son appareil photo prêt à dégainer : « La voiture ressemble alors à une station de la Nasa ! Plus il fait beau, moins j’ai de travail. J’aime quand ça bouge, le beau temps c’est bien, mais les orages c’est mieux, et l’Alsace est une terre d’orages ». Bientôt un remake du film Twister façon Elsass ? Pas tout de suite d’après le professionnel, ces dernières années il y a moins d’orages, mais aussi moins de froid, de neige, une répétition de vagues de chaleur : « Jusqu’à il y a dix ans, on pouvait dire « ça va changer » et parler de tendance au sujet de l’évolution climatique. Là c’est en cours, le compte à rebours est enclenché pour le ski dans les Vosges, quoi qu’on fasse, même si demain on arrête les voitures, ça va être compliqué parce que le CO2 demeure très longtemps dans l’atmosphère ». En revanche, concernant la sécheresse, il y a un petit déficit du côté de Colmar, mais pour le moment la région est plus épargnée que le reste de la France.
Le chiffre : 60
C’est le pourcentage (au moins) des activités qui ont besoin d’infos météo fiables. L’agriculture, les collectivités locales (pour le déneigement en hiver et la gestion des eaux pluviales), les pompiers (en cas de risque d’orages violents), grandes entreprises (pour protéger les grands sites industriels vulnérables à la foudre), les médias, etc.
Lucie d’Agosto Dalibot