Vous êtes illustratrice depuis environ deux ans, que faisiez-vous avant ?
J’ai démarré dans un autre art, celui de la danse classique, ça a été toute ma vie pendant plus de 15 ans, je prenais mes cours à Strasbourg avec une ancienne danseuse étoile bulgare qui tapait du bâton sur le plancher (rires). J’ai fait plusieurs galas à l’Opéra du Rhin puis intégré une école internationale aux États-Unis. Je rêvais de scène, mais mon genou m’a lâchée alors j’ai flâné d’émotion en émotion sans trouver ce qui me prenait aux tripes. J’ai été commerçante puis je me suis dirigée vers le numérique. Aujourd’hui, en parallèle de mes dessins, je suis community manager en free-lance.
Comment vos « artisteries », comme vous les qualifiez, ont-elles commencé ?
Avec des cartes à offrir que j’ai réalisées pour Les Éditions de Mai à Marlenheim, je me suis vite prise au jeu. Sur le numérique c’est sans fin, on gomme, on recommence, on revient dessus à l’infini ! Puis les portraits sont arrivés, ils sont une forme d’autoguérison. J’aime représenter des nanas déterminées dans leurs traits, des images colorées, fortes, la naissance de mon petit garçon m’a aussi beaucoup influencée, ça a secoué mon moi profond et réveillé de bons et mauvais souvenirs de mon propre parcours. Wanda c’est moi, ce visage et cette main qui fait un fuck, c’est un peu ma revanche sur la vie.
Vos origines vous rattrapent dans vos créations…
Une fois sur trois, je fais un dessin en lien avec ce qui se passe en Iran, c’est inévitable. J’ai été contactée par différents collectifs pour partager mon travail, notamment This is a revolution qui a affiché Wanda quai de Valmy sur un poster de six mètres.
Les gens pouvaient y apposer un message en soutien aux femmes iraniennes. La mairie du 9e voulait aussi faire un focus sur la condition des femmes, alors elle m’a pris dix dessins.
Est-ce que vous rêvez d’une expo un jour en Iran ?
Je ne sais pas, mais elle est déjà à Jérusalem jusqu’au 1er avril, au musée d’art islamiste qui fait un focus sur l’Iran ! L’expo s’appelle Five.
Pour découvrir le reste de ses œuvres, rendez-vous sur Instagram : @shabillustre
Lucie d’Agosto Dalibot