Maxi Flash : Lorraine, comment a commencé votre histoire avec le badminton ?
Lorraine Baumann : C’est mon père qui a commencé en premier. Mon frère Marin a suivi, et moi aussi. Depuis mes huit ans, je n’ai plus lâché la raquette. C’est une histoire familiale. J’ai suivi les traces de mon frère et j’ai même joué à ses côtés sur des compétitions internationales. Ensemble, nous avons remporté une médaille au Championnat de France senior. Nous avons aussi terminé deuxièmes sur un tournoi international en Slovénie en 2017. Dans notre club de Chambly, nous avons gagné cinq fois le Championnat de France par équipe. Nous étions même surnommés la « Team Baums ». C’était chouette de pouvoir partager ça avec lui.
Gabin Brucker, qui est votre mari, est aussi votre entraîneur et votre associé, n’est-ce pas ?
Oui, nous nous sommes rencontrés au Pôle espoir à Strasbourg, lors de nos années lycée. Gabin pratiquait l’escrime et moi du badminton. Il en a fait jusqu’à ses vingt ans puis il a décidé de changer de sport. C’était plus facile pour lui de se mettre au badminton que moi à l’escrime. Les déplacements des deux sports sont assez similaires. Il s’y retrouvait bien. Mais c’est aussi mon associé. Ensemble, nous gérons les chambres d’hôte appelées Bretzel et Bergamote, à Richtolsheim. C’est tout frais, mais ça se passe bien. Notre première grosse saison, l’hiver et les marchés de Noël viennent de se terminer.
Comment arrivez-vous à gérer toutes vos activités ?
Avec de l’organisation. En plus de mes entraînements de badminton, je suis aussi coach à L’Étincelle de Sélestat et à la Musau, à Strasbourg. Je suis aussi ergothérapeute de formation, mais je me suis arrêtée pour gérer à temps plein les chambres d’hôtes et le badminton. À terme, j’aimerais bien m’y remettre à mi-temps, mais ce n’est pas d’actualité. Nous verrons comment les choses évoluent.
Quelle est votre spécialité dans le badminton ?
Je me suis spécialisée en double et en mixte. À la base, c’était un choix des entraîneurs lorsque j’étais jeune, mais ça me convient bien. Sur le terrain, tout est différent. Le simple, il m’arrive juste d’en faire à l’entraînement. En compétition, ça arrive, mais très rarement. Ce n’est pas ce que je préfère et ce n’est pas là où j’ai les meilleures qualités.
Qui sont vos partenaires de jeu ?
Depuis la saison dernière, je joue avec les mêmes partenaires : Héloïse Le Moulec et Corentin Lecerf. J’ai réussi à trouver des coéquipiers fixes. C’est plus facile de toujours jouer avec les mêmes. C’est important pour créer des automatismes. Cependant, nous ne nous entraînons jamais ensemble. Nous nous voyons uniquement pour les matchs. C’est notre seul moment pour créer ces automatismes. L’année dernière, quand j’étais encore à Paris, j’arrivais à m’entraîner avec Héloïse. Mais depuis le déménagement, c’est terminé. Chacun gère ses entraînements et mène sa petite vie de son côté.
Quel est votre palmarès ?
En junior, j’ai obtenu quelques médailles. J’ai été championne de France de double, par exemple. En sénior, j’ai participé à douze championnats de France depuis 2011 et obtenu neuf médailles. En double dames, j’ai fini trois fois deuxième et trois fois troisième. En mixte, j’ai terminé trois fois troisième avec plusieurs partenaires différents, dont mon frère. Avec le club de Chambly, nous avons gagné sept fois les championnats de France des clubs et décroché cinq médailles d’argent et une médaille de bronze aux championnats d’Europe par équipe. Avec le badminton, j’ai été amenée à aller dans le monde entier : en Asie, en Amérique, à la Réunion et dans presque tous les pays d’Europe. La Fédération et le club de Chambly m’aident à financer ces tournois, et heureusement. C’est dur de vivre du badminton.
Quelle est votre actualité ?
Je viens de participer au tournoi de Rennes et j’ai remporté une nouvelle médaille de bronze en double dames. Une fois par mois, je participe à un match en équipe avec Chambly. Je joue aussi pour le club de Lausanne en Suisse, qui participera aux play-offs en fin de saison. En avril, en individuel, je participerai à un tournoi à Quimperlé. J’enchaînerai avec un tournoi international à Bordeaux fin juin.
Léo Doré