Parler de sans gluten il y a 10 ans, à Obernai, c’était compliqué d’après Janine Strohm, gérante de la boulangerie L’Eden sans gluten. « Il y a plus de vingt ans, alors que je faisais mes armes chez Naegel, j’ai rencontré des Allemands qui m’avaient sensibilisé au fait que le gluten n’était pas très bon pour la santé, mais quand tu débutes et à cette époque, c’était une transition encore trop délicate, je n’avais pas la clientèle et les gens avaient surtout beaucoup de préjugés à ce sujet, donc j’ai gardé cette information dans un coin de ma tête ».
en parallèle du pain. / ©LDA
Elle a lancé sa première boulangerie à Marlenheim à 21 ans, puis a finalement passé le cap du sans gluten en 2015, après avoir déniché un moulin qui produisait de la farine biologique sans gluten pouvant la fournir en quantité. « Avant en France, il n’y avait rien, c’est d’ailleurs une équipe de boulangers qui a inauguré son propre moulin ! ». Une fois la farine trouvée, retour au labo pour Janine Strohm qui entreprend une série d’essais jusqu’à obtenir les recettes de pain souhaitées, aujourd’hui vendues dans son magasin.
En 2016, un an après Obernai, elle a ouvert une nouvelle adresse à Strasbourg, place du Temple-Neuf, toujours sans gluten, et confié sa boulangerie traditionnelle
de Marlenheim à son frère.
Les mentalités ont assez évolué
Contactée depuis plusieurs années par la production de M6, elle a finalement décidé de participer fin 2022. « Jusqu’à maintenant j’avais refusé parce que je ne voulais pas être mise au milieu de la scène dans un monde où le sans gluten est présenté comme une bête de foire. Mais les mentalités ont évolué depuis et j’ai aussi une nouvelle équipe
en parallèle du pain. / ©LDA
, plus jeune, qui a approuvé le concept, alors nous nous sommes lancés ! ».
Le tournage s’est fait sur une journée, début décembre, et la date été communiquée trois semaines avant, « imaginez, annoncer ça à un boulanger en Alsace à cette période, c’était sportif mais génial ! L’organisation était très sympa, par contre le soir j’étais sur les rotules », confie la patronne.
Lucie d’Agosto Dalibot
