Dans sa vie personnelle et ses jeunes années, Laetitia Pelletier a souvent eu le sentiment de ne pas avoir autant droit à la parole qu’elle l’aurait désiré. Alors pour pallier ce manque, elle rédigeait des petites histoires. « En parallèle de mes différentes formations en psychologie et neurolinguistique, j’ai toujours su qu’il y avait un lien à faire entre la thérapie et la rédaction, c’est une technique libératrice que j’ai souhaité partager avec ceux qui viennent me consulter », affirme Laetitia.
Écrire permet souvent de mieux formuler ce qui ne peut être prononcé, il faut prendre le temps de trouver ses mots et ces quelques minutes supplémentaires permettent généralement de mieux visualiser la problématique. « C’est aussi une forme d’engagement, ça a plus d’impact que des mots lancés rapidement, on ne se souvient pas toujours de ce qu’on dit, mais on ne peut pas oublier ce qui est écrit. Et puis il n’y a pas forcément besoin d’un lecteur pour lire ces petits papiers, certains de mes patients brûlent les leurs car ce qui était important pour eux, c’était le fait d’inscrire ce qui leur pesait, afin de se soulager ».
Des mots sur les maux
Cette approche relève presque du journal intime, sauf que celui-ci est supervisé et permet de vraiment suivre l’évolution de la cure jusqu’à un objectif défini, d’établir un contrat avec soi-même et d’orienter son écriture afin qu’elle soit libératrice. Les sessions de rédaction thérapeutique s’organisent en groupe et en individuel. Dans le cadre d’un atelier à plusieurs, Laetitia s’adapte au besoin des participants, il y a un premier quart d’heure de discussions, puis chacun travaille de son côté et par la suite ceux qui le souhaitent peuvent partager leur texte avec le groupe.
« Je limite le nombre de personnes à huit, juste ce qu’il faut pour assurer une belle cohésion et surtout de bons échanges dans un espace de paroles très libre. On reçoit ses propres mots, ceux des autres, et l’on est amené à réfléchir sur ce qu’ils ont exprimé, chacun peut y aller de sa petite expérience et de son conseil, s’il le souhaite, évidemment ! », conclut la praticienne.
Lucie d’Agosto Dalibot