Que c’est triste un début d’année ! Argument marketing ou pas, on comprend tout à fait le concept du Blue Monday, ce lundi de blues, qui serait le plus déprimant de l’année. Pourquoi ? Parce qu’on sort des fêtes, où l’on a vu nos proches, reçu des cadeaux, bien mangé et bien bu, qu’on a la peau du ventre bien tendue. Et là, paf, le banal du quotidien reprend ses droits presque sans prévenir. On monte sur la balance. Et ça fait mal.
C’est le moment que choisit l’Open d’Australie pour nous remettre d’aplomb. Rien de tel qu’un petit Grand Chelem pour vous requinquer. Alors oui, ça fait 20 ans qu’on sait déjà plus ou moins qui sera au bout, mais quand même. Un début de saison, un début de tournoi, c’est toujours particulier. Les T-Rex du circuit sont-ils toujours aussi carnassiers ? Les petits vélociraptors ont-ils grandi ? Comment la chaîne alimentaire va-t-elle se réorganiser ?
Petits plaisirs
On prend toujours ce petit plaisir du premier tour à se demander combien de Français vont passer – et même QUI sont ces Français qui ont passé l’obstacle des qualifications. On regarde la cheville de Nadal d’un œil soupçonneux, on peste toujours devant les pauses pipi de Djokovic, on s’émerveille des dernières acrobaties de Murray, on s’étonne du retour de nulle part de Julien Chardy, et on attend toujours autant de nos chouchous (Zverev et Caroline Garcia me concernant).
Bon, le petit problème, c’est l’horaire, c’est vrai. Les meilleures affiches sont à minuit et quatre heures du matin pour nous.
Il reste alors cette possibilité de commencer la journée avec un café, une tartine, les résultats de la nuit et même un match à regarder sur Eurosport, en tout cas une petite partie. Et c’est vrai qu’on commence bien la journée.
Et puis d’un coup, j’ai une pensée pour l’un de nos Haguenoviens préférés, Albano Olivetti, parti en décembre pour l’Australie, lui qui a retrouvé un classement intéressant en double. Le voilà, neuf ans après, dans un tableau de Grand Chelem. Il a fallu beaucoup de résilience, de force, de volonté, d’abnégation, de valeurs mentales. Et je ne peux pas m’empêcher de penser que lui a sans doute refusé de prendre du rab de foie gras et le petit digeo qui va bien. Mais j’ai aussi entendu dire qu’on avait besoin d’une poignée d’amour pour bien commencer l’année, alors…