Le coup d’envoi de la Coupe de Monde ou de l’immonde – on n’oublie pas les conditions dans laquelle elle a été organisée et bâtie – approche. Je repensais à Zidane, ambassadeur de ce Mondial qatari et je n’en ris pas du tout. ZZ a touché quelques millions d’euros pour que son nom soit associé à l’événement (argent reversé à sa fondation). Depuis, de l’eau est passée sous les ponts, même du désert, cette habituelle fête du sport est entachée d’actes inoubliables qui ne nous empêchent pas de dormir mais qui gâchent un peu le goût de nos plaisirs, pour reprendre une phrase de JJG. Pourtant, l’autre jour, ZZ a déclaré : « Je pense qu’il faut justement laisser la polémique de côté et laisser la place au jeu et la place à la Coupe du monde pour tous les passionnés qui veulent voir juste du football et parce que de toute façon, ce que l’on va dire sur la polémique, sur quoi que ce soit, ça ne sera jamais juste, ça ne sera jamais vrai, ça ne sera jamais opportun. Donc, en fait, il faut laisser la place au foot et à la compétition pour que tout le monde passe un bon moment. » Voilà, on passe un bon moment et basta, on regarde les matchs, on commande des pizzas ? Je ne connais pas ses intérêts, je sais simplement que personne ne peut ignorer le désastre climatique et le nombre de vies perdues au Qatar, même pas lui ! Ce ne sont pas simplement des polémiques qui ne seront jamais justes, vraies ou opportunes comme il dit coincé aux entournures d’un short trop grand pour lui. Si j’étais ZZ, mais je ne suis pas un génie intouchable, je ferais un joli chèque aux familles endeuillées de ceux qui ont laissé leur vie dans les coursives des grands stades du désert. Peut-être l’a-t-il fait en secret, peut-être a-t-il été grand en silence. Peut-être le fera-t-il. Le symbole serait fort. Peut-être qu’un jour il regrettera son engagement (et son coup de boule de 2006, ça ne mange pas de pain, juste comme valeur d’exemple pour la jeunesse du foot), qu’il dira que oui, il aurait dû s’engager contre, pas pour l’immonde coupe. Il y a des actes qui font les hommes et de là où je me trouve, je me disais que ses mots marqueraient son histoire et du coup la nôtre. Il est peut-être là le prix de la passion.