AccueilÀ la uneLes regards de Simone : Nenad Levatic, la maîtrise de la peinture...
Les regards de Simone : Nenad Levatic, la maîtrise de la peinture sous verre
L’artiste haguenovien Nenad Levatic maîtrise à merveille la technique de la peinture sous verre. Ses tableaux sont à voir au musée de l’Image populaire de Pfaffenhoffen jusqu’au
13 novembre. Il y est revenu 30 ans après sa première exposition, pour donner à voir l’évolution de sa large palette en peinture naïve, religieuse, moderne et ses sculptures.
La lumière et la pureté qui émanent de ses paysages de neige, de ses ciels bleus, de ses vues bucoliques, apportent douceur et bienfait. Ses paysages pourraient être alsaciens, mais ils sont de Croatie, la région d’où il vient et qu’il a quittée il y a cinquante ans pour l’amour d’une Alsacienne devenue sa femme.
Nenad se forma en ferronnerie d’art aux Beaux-Arts de Graz en Autriche. Il aurait pu reprendre l’entreprise de son père, mais le destin en décida autrement. Membre d’un groupe de danses folkloriques, il vint avec lui en septembre 1970 à Haguenau pour la Fête du houblon.
La difficulté de cette peinture à l’huile, appliquée à l’envers sur le verre, c’est qu’elle ne donne pas droit à l’erreur. La finesse du trait au pinceau en poil de blaireau doit être immédiate. Elle exige un regard particulièrement acéré et le cerveau doit imaginer comment la peinture rendra à l’endroit.
Nenad explique :
Il a peint inlassablement dans ses moments libres, alternant les peintures traditionnelles, de facture naïve, avec des tableaux modernes, des nus féminins notamment, aux nuances si délicates à obtenir.
Il est aussi réputé pour ses sculptures, en bois, en fer ou en fil de fer. Souvent y reviennent les chats et les vaches, ou les positions du Kamasutra, qui témoignent du geste artisanal maîtrisé, quel que soit le matériau utilisé. Il a appris l’alsacien avec aisance et dit se sentir autant Alsacien que Croate.
Les peintres sous verre sont peu nombreux en Alsace : Yves Siffer, André-Pierre Schmitt, Philippe Stoll, avant eux, il y avait Rudi Grossmann. C’est une voie rare car difficile. Sa rareté est aussi un atout.