Maxi Flash : À vos débuts, comment s’est manifesté votre engagement pour votre commune ?
J’étais d’abord un simple parent d’élève. Ensuite, je me suis engagé en tant que pompier volontaire. En 1983, on m’avait déjà approché pour intégrer le conseil municipal, mais j’avais refusé. L’opportunité s’est représentée à moi en 1989, et j’ai accepté. L’équipe menée par Bernard Higel me plaisait bien. J’avais 31 ans, j’étais davantage prêt à accueillir cette responsabilité, bien plus qu’à 25 ans. J’ai commencé comme conseiller chargé de l’urbanisme et des associations. En 1995, je suis devenu adjoint, avec les mêmes attributions. En 1999, j’ai même hérité des travaux communaux. Deux ans plus tard, Bernard Higel, maire depuis 1989, a décidé d’arrêter, donc j’ai repris le flambeau.
Après 24 ans à la tête d’une commune, quels ont été vos plus grands défis ?
Un des épisodes marquants a été la construction de la zone de loisirs du Trèfle. Douze années se sont écoulées entre l’annonce de notre volonté de lui donner vie et sa livraison. Étant alors vice-président de la communauté de communes de Molsheim-Mutzig en charge du développement économique mais aussi maire de Dorlisheim – où le Trèfle a été installé -, j’ai beaucoup suivi ce dossier. L’ambition de départ était de créer une grande place de village, composée de nombreux lieux culturels. Malheureusement, la crise économique de 2008 et les difficultés liées au grand hamster d’Alsace ont été des difficultés de taille qui ont grandement modifié le projet initial.

Quelles ont été vos plus grandes réussites ?
Avec mes équipes, nous avons toujours travaillé au bien-être général de nos habitants. Nous avons accompagné la jeunesse, en lui donnant la parole ou en la célébrant avec notre traditionnelle fête des conscrits. Dans le même esprit, nous avons rénové notre château, transformé en un lieu d’échange intergénérationnel. Si les aînés profitent des jeux d’intérieur, les jeunes s’amusent dans le parc. Tous se rassemblent autour de conférences et de spectacles. Nous avons aussi profité de l’implantation de 89 logements séniors pour réhabiliter les abords de la maison de retraite SAREPTA de Dorlisheim, vieille de 122 ans et toujours associative. Auparavant, il fallait monter trois marches pour y pénétrer. Dorénavant, tout est à plat, adapté à tous les publics. De plus, nous avons développé un parvis piéton et imposé une déviation aux automobilistes, afin que les résidents puissent profiter plus sereinement des extérieurs. L’été dernier, nous avons aussi repensé la cour de l’école, en la végétalisant davantage.
En 2020, lors de votre réélection, vous avez insisté sur l’importance du vivre-ensemble et le respect de l’environnement. Qu’en est-il après cinq ans ?
Nous avons créé une commission spéciale pour l’environnement. Chaque année, elle travaille sur une nouvelle thématique. Elle est composée de cinq citoyens volontaires tirés au sort, qui se réunissent une fois par mois, pendant un an. Le premier thème était l’infiltration de l’eau de pluie. Le second était consacré aux déplacements doux, pour lequel plusieurs projets concrets ont été menés : installations d’arceaux à vélos et de bancs, instauration d’une formation vélo pour les écoliers, sensibilisation aux itinéraires cyclables via le journal mensuel de la commune, etc. La troisième thématique, toujours en cours, est consacrée à la biodiversité. Nous n’apportons pas des révolutions, mais un autre regard. Nous proposons du concret, et non pas de la haute philosophie ou des grandes théories.

Pourquoi avez-vous décidé de ne pas vous représenter ?
Le monde évolue rapidement. Il y a des remises en cause à mener. De plus, les attentes des jeunes sont différentes. Je n’y corresponds pas et je dois laisser ma place. En 2026, j’aurai 68 ans, et même 74 ans à la fin du cinquième mandat. Est-ce qu’à cet âge je pourrais réellement représenter l’ensemble de la commune ? Pour moi, 70 ans est l’âge limite. Ce n’est pas l’envie qui manque, mais il ne faut pas faire LE mandat de trop.