jeudi 21 novembre 2024
AccueilÀ la uneDaniel Fischer - Un maire marié à Marlenheim

Daniel Fischer – Un maire marié à Marlenheim

Dans sa ville de 4300 habitants, Daniel Fischer se décrit comme « un maire heureux », entouré d’adjoints et de services compétents. Passé par les assurances et la gestion immobilière, l’esprit d’équipe et la confiance sont pour lui des mots-clés, qu’il applique aussi en tant que vice-président à la comcom Bruche-Mossig et vice-président du PETR. Père d’un garçon, grand-père de deux petits-enfants, Daniel Fischer n’avance jamais sans l’approbation de sa femme, Josiane. C’est un maire marié, engagé, et qui a épousé la cause de sa petite ville.

Quels souvenirs gardez-vous de votre enfance passée à Ostwald ?

J’ai d’excellents souvenirs bien que je sois allé en internat à Walbourg, je suis très reconnaissant envers mes parents qui se sont sacrifiés pour mes études, ils n’ont jamais eu de voiture ou l’on n’est jamais parti en vacances. Mon père m’a inculqué que « quand tu te couches le soir, il faut que tu aies encore un franc dans la poche », c’est-à-dire qu’il ne faut pas vivre au-dessus de ses moyens. Je suis fils unique, j’ai eu une enfance heureuse où on n’a manqué de rien.

Vous avez fait des études de droit, mais après votre service militaire, vous avez rapidement travaillé dans les assurances, pourquoi ce choix ?

À un moment donné, papa a dit, tu as 22 ans, il va falloir penser à voler de tes propres ailes. Quand j’ai trouvé ce poste à l’assurance, c’était plutôt une belle expérience professionnelle, j’ai connu mon épouse et après, c’est difficile de refaire des études. Ensuite on m’a débauché pour l’immobilier en 1992, et j’ai eu la responsabilité de sept agences en Alsace, dans la gestion essentiellement, jusqu’à 2019 et ma retraite. Je n’ai jamais regretté mon choix, parfois il y a des concours de circonstances, et moi qui aime bien le contact, cela m’a permis de rencontrer des gens. J’ai aussi défendu des dossiers au tribunal, j’ai donc été un peu avocat comme je le souhaitais au départ.

Vous entrez au conseil municipal en 1995. Comment êtes-vous arrivé à Marlenheim ?

Il se trouve qu’en 1976, quand je suis entré à la fac, l’année de la sécheresse, les vendanges étaient en septembre et je cherchais un job. J’ai répondu à une annonce, et j’ai été en immersion totale chez un viticulteur à Marlenheim. J’ai gardé contact, et quand je lui ai dit qu’on voulait construire, il nous a trouvé un terrain en 1989. Entrer au conseil municipal, c’était peut-être un héritage des parents, pour se faire connaître, on a intégré le monde associatif comme eux à l’époque. C’est comme ça que Xavier Muller, alors maire, m’a proposé d’être adjoint en 2001, puis j’ai fait deux mandats de premier adjoint, puis je me suis présenté en 2020.

Le mariage de l’ami Fritz fait la renommée de Marlenheim au même titre que la Route des vins. / ©Dr
Être élu maire, c’était la suite logique pour vous ?

Il y avait deux conditions : un, que mon épouse soit d’accord, et deux, que je ne sois pas tout seul à tout faire, il a fallu trouver un premier adjoint et une équipe, mais la condition était déjà remplie. Professionnellement, il faut des gens en qui on a confiance, c’est l’esprit d’équipe, travailler main dans la main, déléguer des choses.

Avec plus d’une quarantaine d’associations, diriez-vous que la vie locale est riche et
animée ?

Oui, on essaie de faire en sorte que les gens se sentent bien à Marlenheim. C’est la porte nord de la Route des vins, c’est une chance. Nous sommes à 20 min de la place Kléber, on a un site propre pour les transports en commun fabuleux, on est en 20 min à Wangenbourg, en forêt, en montagne. Nous avons axé le tourisme sur le sport santé et nature, avec le fort maillage de pistes cyclables, un site d’escalade, des sites de crossfit etc. On essaie de faire beaucoup de manifestations, avec les Nuits théâtrales qui ont eu lieu cette année, en alternance avec le Salon du livre ; tous les vendredis d’été, des concerts gratuits ; l’Ami Fritz les 14 et 15 août ; la Fête d’automne-Fête du vin ; le marché de Noël qui arrive le 30 novembre et 1er décembre ; le 8 décembre, le Trail du téléthon…

Vous êtes également vice-président du PETR (Pôle d’équilibre territorial et rural) en charge du plan climat. Quelle est la place de l’environnement dans votre vision globale ?

Nous sommes en train de mettre en œuvre le plan climat, l’environnement est totalement intégré par les communes. Pour Marlenheim, on a des projets importants, comme l’implantation d’une forêt Miyawaki : en mars, nous avons planté plusieurs essences, où chacune aide l’autre à grandir. C’était une expérience formidable, avec une délégation de Rust notre ville jumelle, les scouts, les écoles, les agriculteurs… En énergie renouvelable, notre cheval de bataille est la pose de panneaux photovoltaïques sur les talus du contournement de Marlenheim, propriété de la CeA. Nous avons reçu le prix Coup de cœur des collectivités d’Alsace et il nous a été remis par le président Bierry, qui a décidé de se raccrocher au projet : on va donc doubler la surface.

Dernièrement, vous avez candidaté pour Petite ville de demain, qu’implique cette convention avec l’État ?

Puisque nous sommes bourg centre, nous avons travaillé sur l’attractivité de Marlenheim, et je considère que les décisions ne doivent pas se prendre sur deux ans, mais sur 40 ou 70 ans. Parmi les axes de travail : l’habitat, le commerce de proximité, la mobilité, et donc adapter les équipements. Il s’agit de regrouper les écoles dans un même bâtiment et de construire une salle polyvalente, dans le sud de Marlenheim, que j’appelle le Campus. On trouvera aussi un terrain de foot, le collège, un terrain omnisport, et une salle de sport, compétence de la comcom. Cela libère les emplacements actuels des écoles dans la ceinture urbaine, pour implanter un écoquartier et une résidence intergénérationnelle sans continuer à prendre du terrain agricole ou forestier. Je tiens à préciser que ces sujets se discutent en commissions, toutes ouvertes aux citoyens qui le souhaitent, un peu de démocratie participative…

« Professionnellement, il faut des gens en qui on a confiance, c’est l’esprit d’équipe, travailler main dans la main, déléguer des choses »

Savez-vous déjà si vous vous représenterez ?

Les projets qui sont dans les tuyaux donnent un élément de réponse, mais je n’ai plus 20 ans, en 2026, j’aurai 68 ans, + 6 cela fait 74.

C’est toujours moins que Trump !

(rires) Oui, mais on se pose des questions, la première c’est la santé, la deuxième, c’est qu’on a travaillé toute notre vie avec mon épouse, et être maire c’est du plein temps, des responsabilités, il faut être là pour les décisions. Et qui est encore partant parmi les conseillers municipaux ? C’est une question d’organisation, de volonté et vous pouvez le faire uniquement avec l’accord du conjoint.

On sent l’importance du regard de votre épouse…

Parfois je dis que je ne sais pas, je mets de côté, et puis mon épouse me donne la solution avec un regard extérieur. Le partage, c’est évident et important. Je ne suis pas Trump !
(rires)

ARTICLES SIMILAIRES
- Publicité -

LES PLUS POPULAIRES