A la tête d’une pizzeria depuis 1998, ils ont décidé de changer leur fusil d’épaule en 2012, en se focalisant sur la gastronomie locale et les plats que leur faisaient leurs grand-mères, d’où le nom actuel du restaurant. Au fil des années, avec la prolifération des outils technologiques tels que les téléphones portables ou les tablettes, le lien entre eux et leurs convives, mais aussi entre clients, commençait à se perdre : « Certains passaient plus de temps sur leurs téléphones qu’en discussion avec leurs proches », raconte Sandra. « À la Saint-Valentin, par exemple, certains couples ne se regardaient même plus. Ils préféraient scroller sur leurs téléphones. Par moment, il m’arrivait d’aller les voir, de les pousser à communiquer entre eux, de profiter du moment », ajoute-t-elle.
« Nous souhaitons uniquement les pousser à ce qu’ils profitent du moment présent »
Pour le couple de restaurateurs, c’est clair : la communication entre les humains, qui existait encore il y a vingt ans, n’est plus. « Ça s’est perdu et ça nous rend tristes. Nous faisons ce boulot pour apporter un moment de plaisir et de partage à nos clients. Nous cherchons à ce qu’ils profitent l’un de l’autre. Cependant, dans ces conditions, c’est difficile », poursuit la gérante.
Le changement, c’est maintenant
En septembre 2023, Sandra et Olivier Holtzmann ont décidé d’interdire le téléphone à table: « Le terme d’interdiction est fort, mais il ne se veut pas restrictif. Nous souhaitons uniquement les pousser à ce qu’ils profitent du moment présent ». Lorsque les clients appellent pour réserver ou lorsqu’ils passent le pas de la porte sans réservation, Sandra les prévient : « Nous avons même installé une pancarte pour leur rappeler ». Au bout du fil ou à l’entrée, l’étonnement est de mise, mais le résultat est indéniable : « À eux de faire le choix de rester ou venir, mais les mauvaises réactions sont très rares. Tous comprennent la démarche. En repartant, tous sont satisfaits. Ils apprécient de s’être déconnectés. Pour nous, les résultats sont satisfaisants. C’est le jour et la nuit. Les tables discutent entre elles, des liens se créent. De plus, certains clients réservent chez nous, car ils ont été séduits par la démarche, ils nous le disent ».
Les restaurateurs sont rares à avoir passé le pas, mais Sandra et Olivier espèrent que ces bons résultats pourront donner des idées à leurs confrères.
L’info en plus
Dans le restaurant, un espace est réservé à des artistes de la vallée de la Bruche. Leurs créations y sont exposées et en vente.
