Comment est né le Trail Alsace Grand Est by UTMB ?
L’idée vient de Mathieu Pettinotti, Nicolas Kuhn et leur groupe d’amis, des trailers alsaciens. C’est en s’entraînant qu’ils se sont dit que le territoire qui les entoure était incroyable et qu’il mériterait une manifestation de grande ampleur. Ainsi, ils ont réalisé un tracé à travers les Vosges, reliant différents points d’intérêt. C’est presque à ce moment que les UTMB World Series se sont montées. Ils ont demandé le soutien à l’UTMB pour l’organisation de leur course. De fil en aiguille, de discussion en discussion, ils nous ont proposé des parcours intéressants.
Comment s’est fait le rapprochement entre les porteurs du projet et l’organisation UTMB ?
Mathieu Pettinotti travaille au comité départemental d’athlétisme du Bas-Rhin et Nicolas Kuhn est président de la Ligue du Haut-Rhin. Nous, de notre côté, nous sommes une entreprise privée. C’est une véritable collaboration entre le monde fédéral et le privé. C’est assez unique dans le monde de l’athlétisme pour le souligner.
Qu’est-ce qu’un bon parcours de trail ?
Un ultra-trail, c’est avant tout un voyage. Il faut que le parcours fasse sens. Faire des boucles d’un kilomètre pendant quarante heures, c’est très axé performance, mais ça ne nous intéresse pas. Un trail, c’est de la visite, du voyage, de la découverte du territoire à travers la nature. L’idée est de faire voyager les coureurs. L’important, en plus d’avoir des sentiers accueillants pour les trailers, c’est de traverser des zones urbanisées, pour pouvoir proposer des ravitaillements et des points de sécurité, pour les secours ou l’évacuation, par exemple. C’est tout ce mélange qui donne une bonne course. Sur les 170 kilomètres de la course la plus longue, le Trail des Chevaliers, entre Colmar et Obernai, l’Alsace s’y prête bien. Nous passons par des châteaux, plusieurs sommets, mais aussi plusieurs villes. Il y a une vraie richesse dans la région. Au détour d’un arbre, les coureurs peuvent tomber sur des vestiges d’un autre temps, souvent bien conservés comme le Haut-Koenigsbourg, par exemple. Les communes traversées sont aussi attractives, dynamiques et touristiques. Les coureurs vont peut-être nous reprocher de faire quelques détours, mais je pense que ça en vaut le coup.
La CeA et le Grand Est sont des partenaires de l’événement. Pour les parcours, avez-vous travaillé avec eux ?
Tout s’est presque fait naturellement. La mise en avant du patrimoine culturel, notamment les châteaux, était clairement une volonté commune. C’est une manière de pousser nos coureurs à visiter la région. Par moment, nous n’avons eu qu’à ajouter un détour de 500 mètres pour passer au pied d’un château. Nous organisons trente-cinq courses à travers le monde, dont quatre en France, et elles sont toutes différentes. C’est ce que nous cherchons à mettre en avant.
Toutes les courses sont complètes. Est-ce la preuve d’un bel engouement ?
Cette course, nous l’appelons l’ovni. Sur nos trente-cinq événements, c’est une création récente et nous avons rempli les 4 600 places en deux mois seulement. À part l’UTMB Mont Blanc et d’autres courses historiques, nous n’avons jamais vu ça. Nous ne nous attendions pas du tout à cet engouement, mais c’est super. Beaucoup de Belges ou d’Allemands, qui n’ont pas de trail de cette envergure dans leurs pays, participeront à la course.
Quelle est la récompense pour les finishers ?
Les finishers des courses —qui finiront la course dans le temps imparti— gagneront des running stones, qui leur permettront de participer au tirage au sort pour l’UTMB Mont-Blanc, la course finale du circuit, qui aura lieu fin août.
Y aura-t-il des événements particuliers organisés dans les villes de départ ou d’arrivée ?
Tout au long du parcours, des animations seront mises en place par Alsace destination tourisme (ADT). Elles auront lieu dans les zones urbaines et seront à destination des coureurs, mais aussi des spectateurs. Il y aura des animations à Colmar le vendredi après-midi, mais aussi à Barr le samedi matin. À Obernai, un programme d’animations est mis en place tout le week-end, du vendredi au dimanche. Il ne reste plus qu’à commander le beau temps. S’il fait beau, je suis persuadé que ce sera un très beau moment.
L’UTMB en quelques chiffres
Quatre distances dont une de 175 kilomètres et
6200 mètres de dénivelé positif. 4600 coureurs inscrits. 550 bénévoles mobilisés. 30 communes et 22 châteaux traversés.
Léo Doré