Les “tribulations” du docteur Jean-Philippe Wagner concernent aussi bien ses
« changements de ville, de vie que les changements intellectuels : plus on a l’expérience de l’accompagnement des patients, plus on se rend compte que la faculté va trop loin dans la médecine hyper technique et a perdu l’humain ». Co-fondateur de diverses structures en lien avec la cancérologie—l’Institut Andrée Dutreix à Dunkerque, l’association JALMALV (Jusqu’à la mort accompagner la vie), la société savante d’homéopathie SHISSO—, ses vies personnelles et professionnelles sont intriquées au fil des pages.
Lui qui voulait être gynécologue a d’abord été infirmier de nuit en oncohématologie à Hautepierre « pour payer [ses] études » : convaincu, il poursuivra dans cette voie et dira plus tard « qu’un cancer, c’est un embryon qui a mal tourné ». Il fait son internat à Lyon, et, « premier événement de vie, comme on avait du mal à avoir un enfant, on s’est dit qu’il n’y avait pas de cigogne à Lyon ». De retour à Strasbourg avant Dunkerque, il reste toujours à l’écoute des malades en passant du public au privé.
Le mental et les maladies
Depuis quelques années, le docteur Wagner se spécialise dans la prise en charge de la douleur et les soins de support. L’association Conscience et Vie, qu’il a cocréée, résume son expertise : « On ne fait pas une maladie par hasard, il y a les gènes, mais aussi l’épigénétique, l’environnement qui influent. 1 homme sur 2 et
1 femme sur 3 auront un cancer, pourquoi pas tous alors qu’on est exposé à la même chose ? » Pour débattre du « lien entre le mental et le développement de maladies graves », un forum ouvert au public à Strasbourg aura lieu le 16 mars (*) : « La cancérologie intégrative, c’est-à-dire le mariage entre biomédecine et médecines dites douces sera sans doute mon dernier combat ».
(*) Renseignements et inscriptions sur www.conscience-et-vie.org. En dédicace le samedi 4 mars à l’espace culturel Leclerc d’Obernai de 9h30 à 12h.
L’info en plus
Les 300 premiers exemplaires du livre sont sortis en juin 2022 sous le titre Les tribulations d’un cancérologue de Strasbourg à Dunkerque, d’un Wagner à l’autre. Ils comportaient deux chapitres supplémentaires : les poèmes du père du docteur, Gilbert Wagner, journaliste sportif, et de son fils adopté en Thaïlande, Alexandre. Très personnels, ils sont désormais « collector », et la réédition, sans indication géographique, est « à visée nationale ».
Solann Battin