Achevé pendant la Première Guerre mondiale, le Fort était la fortification la plus importante de l’Empire allemand. Du fait de la tournure du plan Schlieffen et de son éloignement du front, le Feste Kaiser Wilhelm II n’a pas joué un rôle majeur. Le Fort devient définitivement français à l’issue du second conflit mondial.
Pendant plusieurs décennies, l’ouvrage se vide peu à peu et la nature reprend ses droits. Mais des hommes s’y intéressent toujours. C’est le cas de Bernard Bour, alors professeur d’informatique et passionné d’histoire dans les années 80, accompagné par quelques amis, qui décide de créer une association pour la sauvegarde de la fortification. Depuis 1984, l’association Fort de Mutzig est responsable de la restauration, de la conservation, de l’animation et des visites. Aujourd’hui, seuls 10 % de l’édifice, dans la partie nord-ouest, sont visitables : « Pour le visiter en entier, il faudrait trois jours », complète Bernard Bour.
Mais près de 80 bénévoles actifs viennent chaque semaine pour mettre leur pierre à l’édifice. Les travaux, qui ont pour objectif de lui redonner de sa superbe, ne s’arrêtent jamais : « Prochainement, deux nouvelles salles seront accessibles. Nous restaurons aussi deux cuisines. Autrement, il y a beaucoup de travaux de peinture. »
Aujourd’hui, le site attire 25 000 visiteurs en moyenne par an. Le terrain, qui était sous l’égide de l’armée pendant longtemps, va être racheté par la Communauté de Communes de Molsheim-Mutzig. L’aménagement du site sera facilité.
Le fort en chiffres
Dans sa totalité, le Fort de Mutzig est composé d’une cinquantaine d’ouvrages et de 40 000 m² de souterrains. Il y a 22 tourelles principales et 12 postes d’observation. 500 000 mètres cubes de béton ont été utilisés pour sa construction. Il pouvait accueillir jusqu’à 7000 hommes, répartis dans plus de 300 chambres.
Une visite guidée part tous les jours à 14h de l’entrée du Fort.