samedi 23 novembre 2024
AccueilÀ la uneAlsace - La voie ferrée est devenue verte

Alsace – La voie ferrée est devenue verte

C’est en allant en reportage que je suis tombé nez à nez avec cette ancienne voie ferrée transformée en piste cyclable. En me renseignant, j’ai appris qu’elle part de Rosheim, traverse plusieurs communes, pour relier les carrières de Saint-Nabor. Pour Maxi Flash, je me suis penché sur son histoire.

En empruntant la D35 en voiture ou même en flânant aux centres-villes de Rosheim, Bœrsch et Ottrott, c’est impossible de la rater. La voie a été inaugurée en 1902. Son rôle était d’acheminer les pierres extraites dans les carrières de Saint-Nabor vers la plaine d’Alsace, jusqu’à Rosheim, en passant par Ottrott, la gare de Saint-Léonard et Bœrsch. Aujourd’hui, une partie de la voie traverse même les bans communaux d’Obernai et de Bernardswiller. Un service voyageur est assuré jusqu’en 1954 par la Compagnie des Tramways strasbourgeois (CTS). Quinze ans plus tard, c’est le train folklorique « S’Bimel-Bähnel » qui prend le relais. Dans son histoire, cette ligne de chemin de fer a contribué au développement économique de la région, tout en favorisant l’exploitation de la carrière, le déplacement d’ouvriers et d’employés, sans oublier sa vocation touristique. Son exploitation est définitivement stoppée en 2002 à la suite de la fermeture des carrières du Piémont. Les années ont passé et la nature a vite repris ses droits.

Quelques vestiges sont encore visibles à la sortie de Rosheim. / ©LD

Le projet de réhabilitation

C’est en 2016 que ce projet voit le jour, sous l’impulsion de la Communauté de Communes des Portes de Rosheim. L’idée est de réaliser une voie verte baptisée « Portes Bonheur, le chemin des carrières », qui encourage les mobilités douces comme le vélo et la marche : « C’est le projet d’une mandature, explique Carole Lellouche, agent de développement à la Communauté de Communes des Portes de Rosheim. Les travaux ont duré neuf mois et ont coûté près de quatre millions d’euros. Les premiers promeneurs ont pu la fouler en juillet 2019. Elle n’a été inaugurée que trois mois plus tard, en octobre ». Les usagers ont ainsi pu bénéficier d’un parcours et d’un environnement inédits. Ils ont pu découvrir les environs sous un œil différent, avec une succession de paysages, d’habitats et de milieux écologiques variés.

La voie traverse la D35, à l’entrée est d’Ottrott, au beau milieu des vignes. / ©LD

La patte norvégienne

Pour jalonner le trajet, l’architecte norvégien Reiulf Ramstad a imaginé des œuvres spectaculaires : « Ce dernier avait déjà travaillé sur de nombreuses routes touristiques, en proposant des aménagements spécifiques. Deux sculptures marquent les deux extrémités du trajet, à Rosheim et Saint-Nabor. Leurs formes rappellent le tracé de la voie ferrée qui parcourait le territoire. »

À plusieurs endroits, le passé ferroviaire est toujours visible : « Les rails dépassent de l’enrobé. C’est une manière de rappeler aux promeneurs ce riche passé historique ». Certains aiguillages ont volontairement été laissés hors du sol. Des gares ont même été réhabilitées, comme à Ottrott. Mais une chose est sûre : cette voie a trouvé son public. « Nous avons installé un compteur au niveau de la Léonardsau qui montre qu’il y a plus de 12 000 passages enregistrés par an », conclut Carole Lellouche.

Le chiffre – 11,5

C’est la longueur de cette voie verte. Elle peut être empruntée à pied ou à vélo.

ARTICLES SIMILAIRES
- Publicité -

LES PLUS POPULAIRES