Au Moyen Âge, cette bicoque qui trône toujours fièrement sur la route principale de Rosheim, était le top du top en matière de logement. Construite avec les roches d’une carrière locale, elle était habitée par des gens aisés, « possiblement des bourgeois, des commerçants ou peut-être des chevaliers, toutes les hypothèses sont permises », explique Quentin Joerger, agent d’animation du patrimoine à Rosheim. À cette époque, la grande majorité du peuple vivait encore dans des maisonnettes faites de torchis et de bois.
La maison romane est donc, pour son année de naissance, un véritable palace. Elle est construite sur trois étages, le rez-de-chaussée servait de stockage, le premier abritait la pièce de vie principale et le grenier servait de dortoir aux enfants. « C’est un espace tout confort, il y a une banquette au bord de la fenêtre, une grande cheminée pour cuisiner et des latrines, car au Moyen Âge, même s’il n’y a pas autant de commodités qu’à notre époque, l’hygiène est importante », précise le guide. C’était le début de la fin pour le cabanon au fond du jardin.
Habitation aux airs de fortification
Mais la maison romane est plus qu’une simple habitation, ses allures de donjon ne trompent pas : de petites portes, des fenêtres qui ressemblent à des meurtrières et un escalier d’accès en bois si étroit qu’il permet de repousser sans difficulté de potentiels envahisseurs.
Il s’agit donc d’une chaumière quatre étoiles, doublée d’une tour de défense et de combat redoutable ! « Cette bâtisse a de nombreuses histoires à raconter, sa cave a en partie sauvé Rosheim d’envahisseurs… Ceux-ci avaient pris possession de la ville, mais ils sont tombés nez à nez avec les fûts de vin conservés au RDC des foyers. Les soldats se sont saoulés jusqu’à ne plus pouvoir bouger ! Il ne restait plus aux Rosheimois qu’à s’en débarrasser », raconte Quentin Joerger. Rosheim aura ainsi été sauvée par son pinard et la plus grosse cuite de l’histoire !
L’info en plus
Le mot compliqué du jour : la dendrochronologie. Cette méthode basée sur l’étude des cernes de croissance du bois a permis aux archéologues de connaître l’année de construction précise de la maison romane.
