« Pour parler d’impro, il faut en avoir vu », explique Fabien. Zut, c’est loupé, il va falloir faire sans. Alors pour faire simple, commençons par une définition : l’improvisation est un art théâtral où il n’y a pas de texte à apprendre : « Un improvisateur n’arrive pas absolument tout nu sur scène, il n’a certes ni décor, ni script, ni costume, mais il part sur une impulsion donnée par le public : un mot. De là il lance une histoire et devient à la fois comédien et metteur en scène, car il crée tout un univers en direct, les gens ne doivent plus voir juste quelqu’un habillé en noir sur scène, mais le bateau pirate qu’il invente et tout ce qui s’en suit, même le vent » !
En parallèle des spectacles, Impro Alsace propose des cours pour tous les âges afin justement de s’initier et se professionnaliser dans ce domaine : « Des personnes font aussi appel à nous pour améliorer leur prise de parole. On n’est pas dans la thérapie mais on est au bord du développement personnel. Les ateliers permettent de prendre confiance, de dédramatiser la honte et la crainte de l’échec, on en joue même parce que se planter à 200 à l’heure c’est drôle et ça fait du bien ». L’échauffement commence d’ailleurs par un cache-cache ou loup, « on a l’air de grands débiles en faisant ça, alors après on n’a plus peur de rien » !
Un métier plaisir
Long format ou petits sketches, seul en scène ou à plusieurs, pour une bonne impro il faut un début, un milieu et une chute : « Les thématiques les plus difficiles sont souvent de faux ennemis, le public veut nous piéger avec des sujets délicats. La dernière fois on nous a demandé d’incarner une prostituée avec son client, on l’a déjà joué 100 fois, alors on a créé une situation loufoque où les deux personnages clients pensaient que l’autre se prostituait ». D’après Fabien, l’impro est l’un des rares métiers où on peut encore partir de rien et réussir : « D’ailleurs on ne dit plus que ce n’est pas un vrai métier. Ma mère le disait au début jusqu’à ce qu’elle me voit sur scène et que le public crie mon nom », conclut Fabien tout sourire.