Le graphène a été découvert il y a une quinzaine d’années. Il dispose de nombreuses propriétés qui ouvrent un vaste champ d’applications, aussi bien thermiques, électriques, mécaniques ou chimiques. Blackleaf a compris son potentiel et a développé un procédé permettant de produire cinquante kilogrammes de graphène par jour à coût compétitif : « Toute une série de brevets nous permet aujourd’hui d’utiliser très efficacement ce matériau dans l’industrie aéronautique, aérospatiale, pétrolière, parapétrolière, l’énergie, l’agroalimentaire, mais aussi la santé, énonce Housseinou Ba, co-fondateur de Blackleaf. Nous pouvons l’utiliser pour remplacer un radiateur par un simple revêtement quarante fois plus efficace, pour éliminer tous les matériaux métalliques utilisés dans les batteries, pour diminuer la quantité de ciment dans l’industrie du béton, pour réduire l’émission globale de Co2, pour alléger les structures et nous faire gagner du carburant, mais aussi pour électrifier les procédés chimiques », détaille-t-il. Le graphène peut aussi servir à dégivrer les ailes des avions. Blackleaf imagine même déjà des maisons chauffées intégralement avec du graphène.
Un développement accéléré
Aujourd’hui, l’entreprise fournit déjà plusieurs clients, notamment les pétroliers. Blackleaf travaille aussi avec de grands groupes comme Thalès, L’Oréal, Airbus et des marques de montres de luxe. Dans son développement, l’entreprise est accompagnée par le SEMIA. Elle vient aussi de candidater au dispositif Première Usine France 2030. Dans un futur proche, Blackleaf aimerait construire une usine afin d’augmenter ses capacités de production, mais surtout son chiffre d’affaires. L’objectif est de réussir à produire 100 tonnes de graphène par an à l’horizon 2024-2025.