9 h
Hasard ou pas, mais ma visite tombe le jour de la Saint-Nicolas. Dès 9h, le parking commence déjà à se remplir et des bus enchaînent les manœuvres. À l’entrée des bureaux, Steve Risch m’accueille.
9 h 30
J’enfile ma charlotte et ma blouse et direction la ligne de production. C’est l’endroit où Steve commence tous les jours sa journée, auprès de Christophe : « C’est la première personne que je vois en arrivant. C’est lui qui me dit ce qu’il doit préparer sur la journée, qui me parle de l’état des commandes, qui me fait part des éventuels problèmes et besoins ». Devant nous défile déjà une toute nouvelle création de Fortwenger : l’attache-sapin mannele. Ce nouveau produit est composé d’un petit bonhomme en pâte à biscuit épicée avec un trou au-dessus de sa tête. En y passant une ficelle, il est possible de l’accrocher sur le sapin de Noël. Une boîte comporte une vingtaine de pièces. De la ficelle et du sucre pour le personnaliser sont vendus avec : « Nous souhaitons que les familles passent un bon moment en le décorant ». C’est une manière pour la marque d’allier tradition et innovation : « Nos employés sont là pour innover. Ils adorent les nouveaux produits et les défis. Si nous n’étions que dans la tradition, ils se lasseraient et ils ne seraient plus là. » Le site de Gertwiller produit 4 tonnes de pain d’épices chaque jour. Soixante-dix employés s’y attellent. Il y en a soixante autres répartis à l’unité de production d’Ensisheim et dans les huit boutiques, situées majoritairement en Alsace, sauf une à Paris.
11 h
Nous sortons de la partie production pour rejoindre la boutique. Le monde a déjà gagné ses allées. Il est difficile de s’y frayer un chemin. Dehors, cinq bus de touristes et d’écoliers attendent sur le parking. Dedans, les nouveautés côtoient les incontournables : « Je prends la température auprès des vendeurs et de leurs responsables. Je passe plusieurs fois par jour dans la boutique pour m’assurer que tout va bien ». Steve peut compter sur Corinne, la responsable du magasin de Gertwiller, et sur sa femme, Céline, qui gère toutes les boutiques de la marque. Avant de sortir, nous tombons par hasard sur Bernard, un ancien employé qui a côtoyé le grand-père de Steve. Malgré la retraite, il garde un œil attentif sur Fortwenger : « Je passe tous les jours devant et je regarde si les bus sont présents en nombre ».
12 h
Nous finissons la matinée avec un tour par le Palais du Pain d’épices. Sur la journée, une dizaine de groupes, dont des écoles, devraient le parcourir. La première pièce à traverser est le grenier. C’est là que l’histoire de Fortwenger est racontée. Nous enchaînons avec la cuisine, où tous les ingrédients pour fabriquer les biscuits sont entreposés. Pour finir, nous traversons la chambre et le jardin, un véritable « monde merveilleux », comme dirait Steve.
12 h 30
À l’issue de la visite, nous voilà dans la partie consacrée aux enfants. Perchés sur des bancs, ils peuvent admirer à travers une vitre la chaîne de production. Dans une pièce à part, tous peuvent personnaliser leur pain d’épices et repartir avec : « L’idée c’est que des petits Alsaciens découvrent et s’approprient notre culture. Nous voulons leur créer des souvenirs. »
14 h
Nous traversons la route. L’entrepôt avec toute la logistique est en face. Seul un passage piéton sépare les deux bâtiments. À l’intérieur, les employés s’activent pour faire partir les camions. Au fond de l’entrepôt se trouve un espace pour la vente par correspondance. Chaque jour, plus de 1 000 commandes sont préparées et expédiées par les employés. En août, l’entreprise l’a même agrandi de 1 000 m² supplémentaires : « Ça nous donne un peu d’air ». Dans un avenir proche, un nouveau bâtiment devrait être construit : « Fortwenger se lance dans un projet logistique à Goxwiller. C’est un beau pari, audacieux et simple, comme je les aime », dévoile le patron.
15 h
Après avoir quitté Steve, je fais un dernier détour obligatoire par la boutique et je quitte Fortwenger avec du pain d’épices plein les bras.
Léo Doré