Lors de la Seconde Guerre mondiale, l’Alsace et la Moselle étaient annexées par le Reich allemand. Le 25 août 1942, le Gauleiter, le représentant du parti local, a décidé de l’incorporation des habitants de la région. À Barr, près de 300 jeunes hommes étaient concernés. Beaucoup sont morts, les autres ont souffert de nombreuses années.
Quatre-vingts ans après, Barr Mémoires et Traditions a décidé de leur consacrer une conférence. Ce groupe rassemble des passionnés d’histoire originaires de la commune et du Piémont vosgien. « Nous ne sommes pas une association ou un parti politique, débute Philippe Schultz, l’un des membres de Barr Mémoires et Traditions. Nous sommes quatre personnes nées à Barr et passionnées par l’histoire : c’est ce qui nous réunit. Nous avons comme objectif de préserver et transmettre la mémoire et les traditions de notre ville ».
Dans cette conférence, ils commenceront par revenir sur le contexte historique général. Ils enchaîneront sur l’histoire des incorporés de Barr : « Il nous semblait anormal que les enfants de ces hommes ne sachent pas ce qui s’est réellement passé pour eux. C’était nécessaire pour nous de transmettre cette histoire, pour éviter que les faits tombent dans l’oubli. »
Un long travail de recherches
Pour arriver à présenter cette conférence, les membres de Barr Mémoires et Traditions ont fouillé les archives et réalisé un véritable travail d’historiens : « Nous présentons le fruit de nos recherches. Mais aujourd’hui, il n’existe pas de statistiques précises sur les incorporés de force de Barr. Nous avons des chiffres, mais approximatifs. Nous sommes plus proches du vrai dans le nombre de morts ».
Dans l’histoire, ces hommes ont souvent été appelés les « Malgré-nous ». Selon Philippe Schultz, c’est un terme « impropre » : « Il a déjà été utilisé pendant le premier conflit mondial. Nous préférons les appeler incorporés de force pour éviter tout débat historique ».